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Mira Ming - Alumni de l'ING - Artiste Joaillière

Portraits

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29/09/2025

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous orienter vers la joaillerie et la gemmologie ?
Depuis mon enfance, j’ai grandi entourée d’art et de savoir-faire : ma famille travaillait dans la porcelaine, et j’ai toujours été fascinée par les métiers d’art. J’aimais particulièrement la sculpture, ce rapport à la matière et à la création. Un jour, lors d’un salon des métiers d’art, j’ai rencontré un joaillier dont les pièces m’ont profondément marquée. Il m’a encouragée à me lancer dans cette voie et m’a parlé de la Haute École de Joaillerie et de l’ING. J’ai finalement suivi les deux formations : à la Haute École de Joaillerie, j’ai appris la création et la fabrication, et à l’ING, j’ai acquis la connaissance et l’expertise autour des pierres précieuses.
 

En quoi la formation à l’ING vous a-t-elle préparée à votre métier actuel ?
L’ING m’a apporté une véritable expertise des pierres précieuses. J’ai appris à reconnaître ce qui fait la beauté d’une pierre, à en évaluer la valeur, à comprendre ses inclusions et son origine. Cette connaissance fine me permet aujourd’hui de travailler avec un regard éclairé. La qualité de l’enseignement a vraiment été déterminante dans mon parcours.
 

Pouvez-vous nous décrire votre profession et vos principales missions ?
Je suis artiste joaillière, et ma démarche s’inscrit dans une recherche créative peu conventionnelle. Mes pièces s’inspirent de l’histoire, de la culture et dialoguent souvent avec d’autres métiers d’art. J’aime beaucoup collaborer avec des artisans et des artistes : j’ai par exemple travaillé avec les créateurs du Mur des Je t’aime à Montmartre ou encore avec Jean-Paul Guerlain autour d’un projet de joaillerie parfumée.
À côté de mes propres créations, je réalise aussi des pièces uniques pour des particuliers. Avant de me lancer, je prends toujours le temps d’échanger avec eux : ils me racontent leur histoire, leurs envies, la symbolique qu’ils souhaitent donner à la pièce… C’est à partir de cette rencontre que naît le bijou.
 

Quel est votre processus de création ?
Dans la phase de création, je travaille souvent seule, mais je collabore également avec différents ateliers professionnels pour donner vie à mes pièces. Mon processus peut prendre plusieurs formes : je réalise parfois des dessins à main levée ou à la gouache, ou encore des dessins techniques très précis. D’autres fois, je préfère partir directement de la matière : je sculpte la cire comme une petite maquette, un prototype qui me permet de donner corps à l’idée avant de passer à la réalisation finale.

 

Vous avez remporté le concours de joaillerie Prix l’Alchimiste, qui met en lumière créativité et savoir-faire joaillier. Pouvez-vous nous raconter cette expérience ?
J’ai eu la chance de participer au concours l’an dernier, et j’ai reçu le Prix du savoir-faire joaillier pour une pièce intitulée Le Chant du Cygne. Ce collier s’inspire de la protection des océans et raconte l’histoire d’une perle qui, une fois récoltée, perd son coquillage, son refuge. J’ai voulu redonner à cette perle un écrin de protection éternelle en la plaçant au cœur d’un cygne, symbole de force et de délicatesse.
La pièce mêle des matériaux naturels — coquillages, nacre, coquilles d’œuf — et s’appuie sur une technique ancestrale de laque, travaillée sous forme de micro-mosaïque. Au-delà de l’esthétique, c’est une création hautement symbolique, porteuse d’un message de préservation et de respect des océans.

 

Où puisez-vous votre inspiration pour vos créations ?
Mon inspiration peut venir de partout, il n’y a pas de limite. Je n’ai jamais voulu créer uniquement des pièces de joaillerie de luxe : pour moi, un bijou doit aller au-delà de la simple esthétique. Il est important qu’il transmette des valeurs, qu’il raconte une histoire et qu’il porte en lui une symbolique forte.
 

Quelles pierres et quels matériaux occupent une place particulière dans votre travail, et qu’est-ce qui vous attire dans ces choix ?
J’aime toutes les belles pierres naturelles, chacune a quelque chose d’unique à offrir. Je travaille avec une grande variété de pierres et de matériaux, sans m’imposer de limite. Cela peut aller de l’or 18 carats au titane, en passant par l’aluminium. Je sélectionne mes pierres avec soin, soit dans des salons spécialisés, soit auprès de collaborateurs de confiance.
 

Comment peut-on découvrir et acquérir vos créations ? (Maisons de vente aux enchères, boutiques spécialisées ou galeries d’art, votre site…)
Mes créations sont visibles dans deux lieux à Paris et à Versailles : un concept store et une galerie dédiée aux artistes joailliers. Elles sont également présentées dans différentes galeries, et j’ai eu l’occasion d’exposer au Carrousel du Louvre ainsi qu’au Grand Palais, où des collectionneurs ont pu découvrir mon travail. Enfin, je participe aussi à des ventes aux enchères.
 

Pouvez-vous nous présenter un projet phare de votre collection (comme vos lampadaires des Champs-Élysées) ? 
J’ai eu envie de travailler autour du thème Paris, ville lumière. Un jour, j’ai reçu un fragment de la pointe d’un lampadaire des Champs-Élysées, qui existent depuis plus de 200 ans et qui sont devenus un véritable symbole de la capitale. J’ai alors demandé l’autorisation à la Mairie de Paris pour transformer cette matière en bijoux et en faire une collection très particulière, réalisée pendant la période du Covid.

Chaque pièce est incrustée d’un véritable morceau de ce lampadaire, ce qui en fait une édition unique et limitée. J’aimais l’idée que ce symbole de lumière, d’histoire et de résilience puisse renaître à travers la joaillerie et devenir une œuvre d’art miniature.

Les créations — colliers, broches, boucles d’oreilles et bagues en or 18 carats — ont ensuite été exposées au Carrousel du Louvre et au Grand Palais. Chacune est numérotée, comme pour marquer la singularité et la mémoire de cet objet patrimonial devenu bijou.

 

Quelles qualités et valeurs vous semblent essentielles pour exercer votre profession ?
J’aime profondément mon métier, car les pierres précieuses sont de véritables trésors de la nature. Elles sont bien plus qu’une matière à travailler : elles deviennent un support pour transmettre des messages d’amour, des opinions ou encore des symboles.
 

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants ou jeunes diplômés de l’ING qui souhaitent se lancer dans la joaillerie ?
C’est un métier où l’on n’arrête jamais d’apprendre. Il faut avancer pas à pas, en étant sûr que c’est bien la voie que l’on veut suivre. Je conseille de fréquenter les salons pour se faire connaître et échanger, d’exposer son travail, de montrer ce que l’on sait faire. C’est aussi important de garder un lien avec l’école, notamment en participant aux événements de networking. Enfin, il faut prendre le temps de réfléchir à son point fort, à ce qui fait sa singularité. Pour moi, c’est la création.

 

Un grand MERCI Mira, pour cette interview inspirante !

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